Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Bienvenue à cette réunion non statutaire de la Grande Muraille Verte. Et merci de vous joindre à nous.
Amis,
La Grande Muraille Verte est sans doute l'un des programmes de restauration des terres les plus inspirants au monde. Par son ambition, sa taille, son montage institutionnel avec un Sommet des Chefs d'Etat, une Conférence Ministérielle et des Agences (nationales et régionales) dédiées. Il est politiquement avalisé par l'instance continentale et donc institutionnellement rattaché à l'Union Africaine. Le soutien politique dont il bénéficie le rend unique et inspirant.
Encore plus inspirant quand on pense qu'au Sahara et au Sahel, nous avons l'une des conditions écologiques les plus dures, couplée à une situation socio-politique et sécuritaire très difficile. Cela le rend encore plus convaincant.
Un nouveau départ a été donné en 2021, lors du One Planet Summit à Paris, avec 19 milliards de dollars promis par les donateurs et un soutien technique offert par les partenaires.
Cette réunion sera l'occasion pour nous d'obtenir des mises à jour sur ce qui a fonctionné ; et ce qui n'a pas; que faut-il réparer ? Les gouvernements, les agences donatrices et les partenaires ?
Il est réconfortant de savoir que de nombreux progrès ont déjà été réalisés, alors que nous avons encore un long chemin à parcourir pour réaliser nos ambitions. Nous en entendrons plus dans un court instant de la part de différents orateurs.
Il est également encourageant de voir, malgré toutes les critiques constructives, que la Grande Muraille Verte inspire l'action dans d'autres parties de l'Afrique et ailleurs dans le monde.
- La région de l'Afrique australe (SADC) est en train de préparer un programme similaire
- La Middle East Green Initiative (qui couvre également certaines parties de l'Afrique) a déjà reçu son premier financement de 2,5 milliards de dollars du Royaume d'Arabie saoudite
- Un corridor d'Afrique de l'Est pourrait être développé prochainement
- D'autres initiatives similaires sous l'égide du NEPAD de l'Union africaine sont également en cours, comme l'AFR100, que nous saluons
Il semble que le mouvement de restauration des terres à grande échelle soit imparable, car ceux-ci offrent de multiples avantages et répondent à divers objectifs de développement durable.
Avant d'aller plus loin, permettez-moi de saluer quelques dirigeants présents dans la salle et de leur donner la parole pour leurs remarques liminaires et leurs bénédictions :
- Pour ouvrir officiellement la réunion, veuillez accueillir la présidence tournante nigériane de la Grande Muraille Verte. Nous avons l'honneur d'accueillir le Ministre Mohammed H. Abdullahi, Président du Conseil des Ministres de la Grande Muraille Verte.
- Nous sommes également honorés d'avoir parmi nous Son Excellence Mme Josefa Leonel Correia Sacko, Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'UA
Mme. Inger Andersen
J’aimerai maintenant partager avec vous quelques avis et recommandations générales qui découlent de nos observations et de nos interactions avec tous les acteurs au cours de deux dernières années. Ces commentaires n’altèrent en rien l’authenticité et la pertinence du programme de la Grande Muraille Verte, bien au contraire.
1. Financement : sur les USD 19 milliards annoncés il y a deux ans lors du One Planet Summit à Paris, 80% des fonds sont déjà programmés, répartis en 150 projets dans le pipeline. 4 milliards restent encore à programmer.
Nous notons cependant un déphasage entre les attentes des acteurs nationaux de la Grande Muraille Verte et cette première liste de projets. En effet, la majorité de ces projets étaient déjà planifiés avant le One Planet Summit; par ailleurs, certains de ces projets ne sont pas situés dans les zones d’intervention prioritaires de la Grande Muraille Verte.
Ce déphasage peut être corrigé s’il y a une meilleure coordination au niveau national par les ministères chargés de l’ordonnancement. C’est à cet effet que nous saluons la présence parmi nous de ministres de l’Economie. Nous saluons aussi la mise en place dans beaucoup de pays, de coalitions nationales, qui sont des structures intersectorielles de coordination. La coordination doit idéalement se faire depuis l’amont, c’est-à-dire la planification, et doit bien entendu se poursuivre au moment de la mise en œuvre.
Par ailleurs, plusieurs agences nationales de la Grande Muraille Verte expriment leur volonté d’être mieux impliqués dans la mise en œuvre des projets portant le label de la Grande Muraille Verte afin de jouer leur rôle de coordination et de suivi, afin d’être en mesure de rendre compte à leurs autorités nationales.
Il serait intéressant d’avoir des opinions sur ces questions et surtout de clarifier, dans chaque pays, les procédures de planification et d’exécution des projets. Les structures gouvernementales officielles, adéquatement recalibrés, doivent être aux commandes.
2. Renforcement des institutions : Tout en saluant encore une fois la volonté politique à haut niveau, nous recommandons fortement que les institutions de mise en œuvre et de suivi de la Grande Muraille Verte soient revues et renforcés. Dans la plupart des pays, les structures nationales de la Grande Muraille Verte -tout comme l’Agence régionale- manquent de personnels suffisant en qualification et en nombre, pour pleinement jouer leur rôle de planification, de développement, de suivi-évaluation et de coordination d’un programme d’une telle ampleur et d’une telle complexité.
Nous encourageons les gouvernements et l’Agence panafricaine à exécuter la décision, prise en 2021, du Conseil des Ministres de la Grande Muraille Verte. La décision commandite un audit institutionnel de la Grande Muraille Verte, pour adapter les anciennes structures (régionale et nationales) à la nouvelle configuration post-One Planet Summit.
Nous encourageons également les partenaires techniques et financiers à accompagner ce processus de renforcement institutionnel, condition essentielle pour la réussite de cet ambitieux programme.
3. Prochaines étapes : La préparation de la prochaine phase de la Grande Muraille Verte doit démarrer incessamment, pour assurer une continuité après 2025. Le budget total estimé de la Grande Muraille Verte à 2030 était de 33 milliards de dollars. Pour atteindre cet objectif, il serait judicieux de : (i) tirer des leçons de la phase actuelle (ii) procéder à la préparation de la prochaine phase et développer des projets bankables. Un tel exercice nécessite un effort conséquent dans chaque pays, mais aussi au niveau régional.
Merci
Mesdames et Messieurs,
Bienvenue à cette réunion non statutaire de la Grande Muraille Verte. Et merci de vous joindre à nous.
Amis,
La Grande Muraille Verte est sans doute l'un des programmes de restauration des terres les plus inspirants au monde. Par son ambition, sa taille, son montage institutionnel avec un Sommet des Chefs d'Etat, une Conférence Ministérielle et des Agences (nationales et régionales) dédiées. Il est politiquement avalisé par l'instance continentale et donc institutionnellement rattaché à l'Union Africaine. Le soutien politique dont il bénéficie le rend unique et inspirant.
Encore plus inspirant quand on pense qu'au Sahara et au Sahel, nous avons l'une des conditions écologiques les plus dures, couplée à une situation socio-politique et sécuritaire très difficile. Cela le rend encore plus convaincant.
Un nouveau départ a été donné en 2021, lors du One Planet Summit à Paris, avec 19 milliards de dollars promis par les donateurs et un soutien technique offert par les partenaires.
Cette réunion sera l'occasion pour nous d'obtenir des mises à jour sur ce qui a fonctionné ; et ce qui n'a pas; que faut-il réparer ? Les gouvernements, les agences donatrices et les partenaires ?
Il est réconfortant de savoir que de nombreux progrès ont déjà été réalisés, alors que nous avons encore un long chemin à parcourir pour réaliser nos ambitions. Nous en entendrons plus dans un court instant de la part de différents orateurs.
Il est également encourageant de voir, malgré toutes les critiques constructives, que la Grande Muraille Verte inspire l'action dans d'autres parties de l'Afrique et ailleurs dans le monde.
- La région de l'Afrique australe (SADC) est en train de préparer un programme similaire
- La Middle East Green Initiative (qui couvre également certaines parties de l'Afrique) a déjà reçu son premier financement de 2,5 milliards de dollars du Royaume d'Arabie saoudite
- Un corridor d'Afrique de l'Est pourrait être développé prochainement
- D'autres initiatives similaires sous l'égide du NEPAD de l'Union africaine sont également en cours, comme l'AFR100, que nous saluons
Il semble que le mouvement de restauration des terres à grande échelle soit imparable, car ceux-ci offrent de multiples avantages et répondent à divers objectifs de développement durable.
Avant d'aller plus loin, permettez-moi de saluer quelques dirigeants présents dans la salle et de leur donner la parole pour leurs remarques liminaires et leurs bénédictions :
- Pour ouvrir officiellement la réunion, veuillez accueillir la présidence tournante nigériane de la Grande Muraille Verte. Nous avons l'honneur d'accueillir le Ministre Mohammed H. Abdullahi, Président du Conseil des Ministres de la Grande Muraille Verte.
- Nous sommes également honorés d'avoir parmi nous Son Excellence Mme Josefa Leonel Correia Sacko, Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'UA
Mme. Inger Andersen
J’aimerai maintenant partager avec vous quelques avis et recommandations générales qui découlent de nos observations et de nos interactions avec tous les acteurs au cours de deux dernières années. Ces commentaires n’altèrent en rien l’authenticité et la pertinence du programme de la Grande Muraille Verte, bien au contraire.
1. Financement : sur les USD 19 milliards annoncés il y a deux ans lors du One Planet Summit à Paris, 80% des fonds sont déjà programmés, répartis en 150 projets dans le pipeline. 4 milliards restent encore à programmer.
Nous notons cependant un déphasage entre les attentes des acteurs nationaux de la Grande Muraille Verte et cette première liste de projets. En effet, la majorité de ces projets étaient déjà planifiés avant le One Planet Summit; par ailleurs, certains de ces projets ne sont pas situés dans les zones d’intervention prioritaires de la Grande Muraille Verte.
Ce déphasage peut être corrigé s’il y a une meilleure coordination au niveau national par les ministères chargés de l’ordonnancement. C’est à cet effet que nous saluons la présence parmi nous de ministres de l’Economie. Nous saluons aussi la mise en place dans beaucoup de pays, de coalitions nationales, qui sont des structures intersectorielles de coordination. La coordination doit idéalement se faire depuis l’amont, c’est-à-dire la planification, et doit bien entendu se poursuivre au moment de la mise en œuvre.
Par ailleurs, plusieurs agences nationales de la Grande Muraille Verte expriment leur volonté d’être mieux impliqués dans la mise en œuvre des projets portant le label de la Grande Muraille Verte afin de jouer leur rôle de coordination et de suivi, afin d’être en mesure de rendre compte à leurs autorités nationales.
Il serait intéressant d’avoir des opinions sur ces questions et surtout de clarifier, dans chaque pays, les procédures de planification et d’exécution des projets. Les structures gouvernementales officielles, adéquatement recalibrés, doivent être aux commandes.
2. Renforcement des institutions : Tout en saluant encore une fois la volonté politique à haut niveau, nous recommandons fortement que les institutions de mise en œuvre et de suivi de la Grande Muraille Verte soient revues et renforcés. Dans la plupart des pays, les structures nationales de la Grande Muraille Verte -tout comme l’Agence régionale- manquent de personnels suffisant en qualification et en nombre, pour pleinement jouer leur rôle de planification, de développement, de suivi-évaluation et de coordination d’un programme d’une telle ampleur et d’une telle complexité.
Nous encourageons les gouvernements et l’Agence panafricaine à exécuter la décision, prise en 2021, du Conseil des Ministres de la Grande Muraille Verte. La décision commandite un audit institutionnel de la Grande Muraille Verte, pour adapter les anciennes structures (régionale et nationales) à la nouvelle configuration post-One Planet Summit.
Nous encourageons également les partenaires techniques et financiers à accompagner ce processus de renforcement institutionnel, condition essentielle pour la réussite de cet ambitieux programme.
3. Prochaines étapes : La préparation de la prochaine phase de la Grande Muraille Verte doit démarrer incessamment, pour assurer une continuité après 2025. Le budget total estimé de la Grande Muraille Verte à 2030 était de 33 milliards de dollars. Pour atteindre cet objectif, il serait judicieux de : (i) tirer des leçons de la phase actuelle (ii) procéder à la préparation de la prochaine phase et développer des projets bankables. Un tel exercice nécessite un effort conséquent dans chaque pays, mais aussi au niveau régional.
Merci
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