Emplois verts pour les femmes au Burkina Faso et au Sénégal

Publié le 07/03/2024 - 18:47
Mis à jour le 07/03/2024 - 18:53
Emplois verts pour les femmes au Burkina Faso et au Sénégal

Le Burkina Faso et le Sénégal sont à l'avant-garde d'un changement significatif vers un avenir à la fois durable et inclusif, selon une nouvelle étude publiée par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et ONU Femmes. Riche en informations précieuses pour les décideurs politiques, les ONG et le secteur privé, les notes techniques se concentrent sur les opportunités et les défis uniques auxquels sont confrontées les femmes entrepreneurs et les demandeurs d'emploi dans l'évolution de l'économie verte dans ces deux nations africaines.

Cette transformation s'appuie sur l'initiative de la Grande Muraille verte, un projet ambitieux qui s'étend sur tout le Sahel et qui vise à restaurer 100 millions d'hectares de terres, à séquestrer 250 millions de tonnes de carbone et à créer 10 millions d'emplois d'ici à 2030. Ce projet de grande envergure n'est pas seulement une mission environnementale, mais aussi une voie de revitalisation économique, notamment par la promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes.

"La transition verte au Burkina Faso et au Sénégal est une lueur d'espoir pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Elle appelle à une approche intégrée associant les objectifs de l'économie verte à ceux de la parité hommes-femmes. L'initiative de la Grande Muraille verte illustre ces efforts en associant la restauration de l'environnement à l'autonomisation économique et sociale. En créant des emplois verts pour les femmes dans des secteurs clés et en préconisant des politiques tenant compte de la dimension de genre, ces pays ne se contentent pas de construire un avenir durable ; ils ouvrent la voie à un monde plus juste et plus équitable", a déclaré Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).

En dépit de leur rôle important dans la population active des deux pays, les femmes du Burkina Faso et du Sénégal sont confrontées à de nombreux obstacles. Elles gagnent moins que les hommes, sont moins représentées aux postes de direction et se retrouvent principalement dans le secteur informel. La création d'entreprises formelles reste un défi en raison des ressources limitées telles que le capital et la technologie. Les femmes portent également le lourd fardeau du travail non rémunéré, en particulier dans les zones rurales, ce qui limite leurs possibilités de revenus et d'éducation.

Une lueur d'espoir est toutefois perceptible. Les deux pays disposent d'un immense potentiel de création d'emplois verts dans des domaines tels que l'agriculture, la sylviculture, l'énergie et la gestion des déchets Il est estimé qu'environ un million d'emplois pourraient être créés dans ces secteurs, la majorité d'entre eux étant destinés aux femmes. Les opportunités sont nombreuses dans des domaines sous-exploités tels que les produits forestiers autres que le bois, la transformation des produits agricoles de base, l'énergie solaire et le compostage dans le cadre de la gestion des déchets. Ces secteurs offrent des opportunités valorisantes et durables, en particulier pour les femmes.

Pour exploiter ce potentiel, des solutions intégrées sont indispensables. Il s'agit notamment d'améliorer l'accès des femmes à l'éducation et à la formation, en particulier dans les domaines des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), de développer des technologies adaptées au climat pour les coopératives de femmes, de faciliter l'accès à la finance verte et de réduire le fardeau du travail non rémunéré.

En outre, la promotion des réseaux de femmes dans l'économie verte et la mise en place de chaînes de valeur novatrice axées sur les produits forestiers autres que le bois sont des étapes essentielles.

Près de la moitié des petits exploitants agricoles du monde sont des femmes, mais elles possèdent moins de 20 % des terres de la planète. Au Sénégal, où les femmes rurales représentent environ 70 % de la main-d'œuvre et sont responsables de 80 % de la production alimentaire du pays, elles ne possèdent que 10 % des terres agricoles. De même, au Burkina Faso, où les femmes représentent 60 % de la main-d'œuvre et produisent environ 70 % des denrées alimentaires, mais leur propriété foncière est également limitée à 8 %. %. De plus, dans les deux pays, la plupart des femmes accèdent à la terre par l'intermédiaire de leurs maris et rencontrent des difficultés pour faire reconnaître et protéger efficacement leurs droits fonciers.

Investir dans un accès égal des femmes à la terre et aux ressources qui y sont associées est un investissement direct dans leur avenir, ainsi que dans l'avenir de l'humanité et de la planète. Les femmes jouent un rôle essentiel dans la sécurité et la stabilité des communautés rurales et ont un grand potentiel pour contribuer aux activités de restauration des terres.

Source © : https://www.unccd.int/fr/news-stories/stories/green-jobs-women-burkina-faso-and-senegal