Restaurer des terres dégradées pour en faire des terres productives est possible et représente une chance immense pour le Sahel. Les bienfaits sociaux et économiques seraient décisifs.
Au Burkina Faso, plus de 9 millions d’hectares de terres productives (un tiers du territoire) sont désormais dégradés. La progression de ce fléau est estimée à 360 000 hectares en moyenne par an*1. L’Est, le Centre Nord, le Nord et le Plateau Central font partie des zones les plus arides du pays. Les terres fertiles s’y font rares quand on sait que 97% sont considérées comme légèrement à très sévèrement dégradées. Face à cette situation, il est urgent de développer à grande échelle des solutions pour faire évoluer les méthodes de culture.
Le bocage sahélien, une solution qui marche !
Depuis 25 ans, l’ONG TERRE VERTE expérimente des techniques de fertilisation des terres au Burkina Faso. Elle a mis en place le périmètre bocager, un regroupement de parcelles agricoles, à la demande des propriétaires, au sein d’un même site protégé de l’érosion et du bétail. Grâce à des techniques de conservation des eaux combinées à la plantation d’arbres autour des champs (haies vives) aucune goutte d'eau de pluie n'est perdue. Les cultures disposent de la quantité d'eau nécessaire à leur croissance et à leur productivité. Encadrés par des équipes techniques, les producteurs et productrices expérimentent de nouvelles techniques, plus respectueuses de l’environnement et se perfectionnent. Au sein des périmètres protégés, les producteurs et productrices possèdent plusieurs champs sur lesquels ils peuvent mettre en place une rotation culturale pour un maintien durable de la fertilité des sols.
Plus de 1500 hectares de périmètres bocagers ont déjà été aménagés au Burkina Faso pour 540 familles qui vivent aujourd’hui de l’exploitation de leur champ. A présent, l’ambition est de développer le bocage partout où cela est profitable. TERRE VERTE s’est associée à l’ONG SOS SAHEL dans le cadre du projet « Beog Puuto », en collaboration avec l’Agence nationale de la Grande Muraille Verte au Burkina Faso pour aménager 2000 ha de périmètres bocagers supplémentaires.
Pour en savoir plus sur le bocage sahélien, écoutez l’émission « C’est pas du vent » diffusée le 20 mai sur RFI : « COP15 désertification : au Burkina Faso, la ferme de Guié restaure les sols dégradés. »
©Photo TERRE VERTE
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